Le défi

Faire le tour du monde à la voile en partant de RIEN!

« Ce qui est le plus dur, pour un homme qui habiterait Vilvoorde et qui veut aller vivre à Hong Kong, ce n’est pas d’aller à Hong Kong, c’est de quitter Vilvoorde. C’est ça qui est difficile, c’est QUE ÇA qui est difficile… parce ce qu’après, à Hong Kong, tout s’arrange. Il suffit d’avoir une santé et une folie. Hong Kong est à la portée de tout le monde. Mais quitter Vilvoorde, ÇA c’est dur. »

                                                                     Jacques Brel                                                                                                                

Leur postulat est simple : Daphné et Nicolas veulent démontrer qu’on peut faire le tour du monde à la voile sans avoir jamais navigué en mer pour autant qu’on ait la volonté de réaliser son rêve et le courage de tout quitter.

Mais des obstacles se dressent sur leur route :

– Ils n’ont jamais habité ensemble et vont donc devoir gérer la promiscuité sur un bateau dont le volume n’excède pas celui d’une chambre d’enfants

– Ils n’ont jamais navigué en mer ; ils vont donc devoir se familiariser avec les cartes marines, la navigation de nuit, les tempêtes, l’électronique, la mécanique, le mal de mer…

– Ils vont devoir tout quitter ; ce qui semble le plus simple, à priori, est en fait le plus dur : laisser derrière soi une vie bien rangée, les enfants, la famille, le travail, l’appartement. Tout le monde en rêve et pourtant… lorsqu’on prend conscience de que cela représente, on se calme très vite

– Ils vont vendre tout ce qu’ils possèdent pour acheter un bateau d’occasion et réunir le reste du budget sous forme de dons qui permettront de réaliser une série vidéo quotidienne et inédite pendant 5 ans

Genèse du projet

Suivez l’évolution du projet sur notre websérie.

Le projet « boatstory » est né sur les bords du lac Léman, de la fusion d’une routine inexorable et de factures impayables ; dans un pays (la Suisse) dont l’impertinente santé économique n’a d’égal que le coût de la vie exubérant qui en découle. Lassés de cette illusion de richesse et motivés par leurs humbles navigations sur le lac, une solution se fit jour : tout quitter pour vivre sur un bateau et faire le tour du monde.

 

Pas si simple

Facile à dire! Mais changer de vie, faire un tour du monde à la voile en n’ayant aucune connaissance de la navigation en mer, c’est un énorme défi. Comme le dit Nicolas « il faut quitter les gens qu’on aime, s’arracher de 50 ans d’une existence bien réglée ; il faut s’attendre à affronter des tempêtes au milieu de l’océan, à avoir peur pour sa vie… tout le monde songe à tout quitter, c’est un rêve, mais lorsqu’on imagine ce que cela représente vraiment, on finit bien souvent par se contenter d’y songer… puis d’oublier ». Daphné n’en pense pas moins « faire le choix de se lancer, de laisser derrière soi ce monde somme toute pas si mal (quand on a un travail, une famille, des amis, un appartement), pour aller affronter un univers inconnu fait d’horizons sans terre, sans montagne, sans personne pour vous aider en cas de problème… c’est chaud! En plus, j’ai peur de l’eau profonde… alors là, je suis partie pour flipper pendant des années! » (rires). Et Nicolas de renchérir « certains vont se marrer, on va probablement faire rire toute la Bretagne et ses marins chevronnés. On est des petits Suisses, des montagnards, faits de lait et de chocolat, rien de salé comme la mer et ses embruns… des marins d’eau douce, en fait. Nos connaissances se limitent à faire avancer un bateau en bois de sept mètres à peine, sur un lac dont le bord n’est jamais à plus de 5 kilomètres. 

Alors, réussiront-ils?

Nicolas en est persuadé « Ça va le faire! Le but, avant tout, est de démontrer qu’il faut vivre ses rêves, que la vie est trop courte et qu’il s’agit souvent juste d’avoir la volonté de prendre une grosse décision. Bien sûr, il y a aussi du travail, beaucoup de travail ; publier une vidéo par jour, même de quelques minutes, est un énorme défi. Cela représente des milliers d’heures de montage dans un univers qui ne s’y prête pas toujours et alors qu’une grande partie de notre énergie sera déjà monopolisée pour faire avancer le bateau, l’entretenir, le réparer, etc. »  

l y aura aussi l’aspect des relations humaines à gérer : vivre à deux dans un bateau grand comme une chambre d’enfants et alors qu’on a jamais habité ensemble est probablement ce qui va leur donner le plus de fil à retordre. Les situations délicates, comme les tempêtes, les avaries, le manque de confort, les tracasseries administratives ou plus simplement les décisions sur la route à suivre vont fatalement générer des conflits. Il faudra savoir s’entendre et prendre beaucoup de recul.

Faire rêver les autres

Et puis, il y a l’aspect financier. Avoir des rêves, c’est bien, encore faut-il avoir les moyens de les vivre. Alors Daphné et Nicolas se sont dit que c’est peut-être justement l’ampleur du défi, et le fait que rien de tout cela ne paraisse possible qui pourraient faire rêver tous ceux qui ne peuvent simplement pas tout larguer. En franchissant le pas, ils en feraient profiter un maximum de gens, offrant la possibilité unique de suivre tout le projet, de la préparation jusqu’à l’accomplissement du grand tour, par le biais de vidéos et d’articles, quotidiens dès qu’ils prendront la mer. Chacun pourrait alors, en participant financièrement à l’aventure, devenir « coproducteur », en quelque sorte, d’une gigantesque aventure vidéo. Et en inscrivant le nom de tous leurs donateurs sur la coque du bateau, une part des ces derniers les accompagnerait partout autour de la planète.